Ah, ces deux dernières années…
En 1 mot : Transition.
Bon, cette transition n’était pas ma première, mais celle-ci, elle était vraiment voulue !
D’abord, il y a plus d’un an, j’ai réalisé un rêve inscrit depuis longtemps dans mon cœur : déménager dans la région qui me fait le plus vibrer en énergie depuis gamine… à 960 km de ma vie d’avant.
Et puis, en parallèle j’avais aussi déjà commencé à repositionner ma vie professionnelle, et cela m’avait amenée à réaliser à nouveau une formation profondément enrichissante, et ça, ça m’avait vraiment manqué !
En 3 mots : Vie de rêve.
Et au milieu de tout ça, j’ai vécu une joyeuse pagaille entre mille et une questions, de folles envies, des doutes, une forte motivation, des peurs, de la joie, de la fatigue, de belles découvertes, des incompréhensions, une nouvelle énergie…
- Elle est pas belle, la vie, quand on réalise ses rêves ?
- Mais alors pourquoiiiii dans ces périodes de changements, elle est plus multicolore que rose, en laissant aussi de la place au brun que je sens morose, au noir que je trouve trop rigide, au gris qui me semble triste ?!?
« La rivière de la misère »[1] ou quand notre cerveau fait son job !
Transition et inconfort
Qu’ils soient petits ou grands, choisis ou subis, tournés vers l’intérieur ou vers l’extérieur, des changements mènent naturellement à une situation et des émotions inconfortables.
- Mais pourquoi entamer un changement, d’autant plus lorsqu’il est choisi et a l’air formidable, nous plonge toujours dans une zone d’inconfort ?!
Au quotidien, nous avons construit des repères dans notre environnement quotidien, nous avons ancré des habitudes, nous vivons dans les systèmes de pensée que nous nous sommes créés, nous sommes en zone connue dite zone de confort, ou caverne[2].
Et, le changement correspond à la sortie de cette zone de confort.
Quand le cerveau reptilien mène sa danse
Or, dès lors que nous voulons sortir de notre zone de confort, notre cerveau reptilien se fait entendre.
A tue-tête !!
Il n’est pas d’accord !!!
En effet, pour lui, une nouvelle situation équivaut à des risques, menant à un danger réel, pouvant être vital pour nous. Et, comme sa mission est de nous écarter du danger pour nous permettre de vivre le mieux et le plus longtemps possible, il met tout en œuvre pour nous ramener dans notre caverne sécurisée.
En effet, quand nous voulons mettre en place un changement, une dissonance cognitive se créé. C’est-à-dire que notre cerveau se retrouve à cheval entre notre ancien système de pensée bien ancré et un nouveau système de pensée inconnu.
Or, notre cerveau ne veut prendre aucun risque et a besoin de stabilité. Alors, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour nous ramener sans cesse à notre ancien système de pensée.
- Et comment le cerveau fait pour nous forcer à rester ou à retourner en zone de confort ?
Pour nous protéger, le cerveau reptilien nous bombarde de pensées négatives et de peurs diverses (peur de l’échec, peur de se tromper, peur de réussir, peur de souffrir, peur du rejet, syndrome de l’imposteur…).
Par cela, il nous envoie des signaux d’alerte.
Il fait que nous nageons dans « la rivière de la misère »…
Il fait froid, on nage mais on ne voit pas la côte qu’on veut atteindre, puis on ne voit plus non plus celle d’où on est parti, on est fatigué, on se demande à quoi bon…
Et nos émotions, nos peurs font tout pour nous faire revenir en arrière.
- Oulaaa, mais je ne suis pas sûre de vouloir vivre tout cet inconfort, moi !
De l’intérêt de continuer à nager en pleine tempête
– Pourquoi est-ce que je voudrais continuer à nager toute seule, dans cet océan tout froid et tout gris, alors que ma zone de confort est finalement un (presque) merveilleux cocon quand j’y repense ?
– Tu peux effectivement choisir de retourner dans la vie que tu connais déjà et continuer à y faire du sur place. Et pourtant, rappelle-toi, lorsque tu y étais, tu sentais des envies de changement. Quels étaient ces changements ? Que disaient-ils alors de ta vie sous haute sécurité ?
– Bon, okkkkk… Mais alors comment faire pour continuer à nager quand on est épuisé, qu’on est seul et perdu, qu’on a froid et faim et qu’on est assailli de doutes ?
Prendre conscience du processus de transformation
Ce qui est à la fois merveilleux et frustrant durant une transition, c’est que des transformations se réalisent, au départ de manière imperceptible. On ne les voit pas, on ne les entend pas, on ne les ressent pas encore… Et pourtant, elles sont au charbon. Intensément. Et un jour, on commence par les entrevoir…
Avoir conscience de ce processus de transformation est la première clé pour accepter la situation d’inconfort. Et accepter la situation est une étape importante à franchir pour aller de l’avant.
Faire de son cerveau reptilien un compagnon avec qui échanger
Une autre clé pour avancer dans cette période d’inconfort est également de faire de son cerveau reptilien un allié. Ainsi, plutôt que de vouloir le bâillonner, on peut choisir de communiquer avec lui.
Finalement, il ne fait que son job et très bien en plus ! Et, c’est lui qui nous sauvera peut-être un jour d’un accident, d’une mauvaise rencontre… C’est pourquoi, il doit pouvoir continuer à tenir son rôle au mieux.
Ainsi, au lieu de nous battre avec lui dans la rivière, nous pouvons choisir d’échanger avec lui : Lui être reconnaissant pour le rôle qu’il tient et qui nous met au quotidien en sécurité, lui préciser que nous avons bien reçu ses messages d’alerte, mais que pour cette situation, nous allons quand même sortir de notre zone de confort, car au final ce sera pour l’étendre à une vie qui nous correspond mieux, qui sera aussi riche et intéressante que la précédente.
Communiquer avec notre cerveau reptilien plutôt qu’agir contre lui permet d’en faire un allié et de faire appel à lui quand nous en avons besoin. Cela nous permet de nager avec moins de doutes et moins de peurs, et de garder assez d’énergie pour rejoindre la côte choisie.
Réfléchir, visualiser, ressentir les effets bénéfiques de ce processus
Pour gagner en confort dans l’inconfort, une fois le processus de transformation compris, il est également intéressant de penser à tout ce que l’on va gagner en nageant encore quelque temps dans cet inconfort :
- Un jour on va atteindre la rive d’en face
- On aura appris à s’adapter dans l’incertitude
- On aura renforcé de nombreuses compétences, comme sa détermination et sa patience
- On aura développé des connaissances comme sa connaissance intrapersonnelle
- …
- On aura vécu une sacré aventure !
Ensuite, il est puissant de visualiser tous les bénéfices de ce parcours, puis de ressentir les émotions et les ressentis éprouvés durant cette visualisation.
Cela permet de remobiliser énergie et motivation en cours de traversée, et permettre de continuer à nager avec plus de sérénité.
Prendre soin de soi au quotidien
Une période de transition comprend des phases énergivores. Dans ces phases, on est à plat, on est fatigué, démotivé, perdu… On est en énergie basse. Et ça dure… un jour, deux jours, une semaine, trois semaines…
Il est plus que jamais temps de prendre soin de soi.
Libérer son agenda ! Y noter des temps de sieste, des temps de grasse matinée, des temps de rien, des temps de dodo…
Repérer ce qui donne de l’énergie au quotidien et penser à y faire appel régulièrement.
Prendre le temps, se reposer, se chouchouter !!
Gratitude et célébration
Enfin, il est courant, lorsqu’on est en transition, de rester uniquement fixé sur l’objectif lointain, ou d’être perdu car on ne connait pas encore notre destination.
Or, ce n’est pas tant l’arrivée qui compte, que la progression sur le chemin. Et, sur ces chemins de traverse, il est important de célébrer chaque petite réussite, chaque petite étape passée. Car la vie se joue au temps présent.
On peut par exemple prendre chaque soir un temps pour être reconnaissant pour une chose vécue. On peut aussi célébrer régulièrement nos réussites.
Ces temps intérieurs permettent de prendre conscience que nous avançons, que nous nous transformons pas à pas.
Alors, que décidez-vous ?
Allez-vous rebrousser chemin et retourner d’où vous venez, au risque de perdre tout ce que vous avez déjà acquis et de renoncer à vos rêves ?
Allez-vous tenter de rejoindre la vie que vous désirez, malgré la rivière de la misère qui vous semble plus grande que l’océan et plus sombre qu’une nuit sans lune ?
Envie d’aller plus loin ?
Le coaching, une démarche spécialisée en accompagnement dans les transitions
Durant ma formation de coaching, je me suis prise de passion pour les questions de changement et surtout de transition.
J’ai réalisé à quel point le coaching est une formidable démarche pour nous aider à comprendre comment s’opèrent les transitions, pourquoi elles nous bouleversent à nous en faire perdre notre latin, et comment les vivre au mieux ; par exemple en trouvant le confort dans l’inconfort.
C’est pourquoi, j’aime toujours accompagner des personnes dans leurs transitions.
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[1] Selon Brooke CASTILLO, www.thelifecoachschool.com
[2] En référence à la caverne de Platon
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